Le poème en collier n'est pas si simple à réaliser, et pourtant : dans ce poème pas de rimes, pas de pieds… alors qu'est-ce qui le rend si original ? 

La seule contrainte est la suivante : La fin de chaque vers doit correspondre au début du suivant, phonétiquement parlant. Pas de panique ! Ce n'est pas très compliqué ! 

Et comme quelques exemples sont toujours les bienvenus, en voici quelques uns… 

Bonne lecture et surtout, bonne écriture ! 

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Un quartier, dans une vaste ville, 

Le soir après la fin du crépuscule.

Le vent souffle, la bise enfle : 

Le monde semble prisonnier de la glace, 

cédant sous la neige et le givre. 

Remontant son allée, une femme,  

Méconnaissable dans sa fourrure, 

Réajuste une guirlande déplacée. 

C'est à ce instant qu'elle lève la tête et regarde, 

Déambulant dans les étoiles, 

Les reines d'un homme qui n'existe pas. 

Pâle, la lune lui murmure tout à coup : 

« Coudre le voile des légendes, 

des contes et des croyances, 

sera réellement utile tant que,  

Quelque part, quelqu'un croira. » 

Rassérénée, la femme sourit et, 

élégante, parée de pourpre, 

rejoint ses enfants, patiemment assis près du sapin. 

D.B 

Te souviens-tu cet endroit 

Royaume des amours enchaînés 

Nés hier, qui sait morts demain 

Maints souvenirs ici cadenassés… 

Cessez de jeter vos clés dans la Seine 

Haines et joies par l'eau trouble avalées 

Les promesses de Toujours 

Jours après jours sur les balustrades 

A deux, mains dans la main l'on va souder 

Des serrures, croit-on à jamais 

Mais le temps file et s'échappe 

Appelle à l'oubli, tels les cadenas du dessous 

Sous de nouveau amours ensevelis 

Lys surannés, initiales d'un passé regretté 

Eté printemps automne hiver 

Vers quel avenir, et quel futur incertain 

Teintera de rouille le pont des amants des amantes  

Te souviens-tu de cet endroit…? 

K.