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Pour les amoureux du courant Oulipo, voici pour vous un petit jeu de profanation littéraire ! Pas de panique, rien de bien méchant… Prenez un texte de votre choix, que vous aimez ou non - nous vous conseillons particulièrement les poèmes qui donnent des résultats très intéressants ! - et remplacez les mots principaux qui composent la phrase par leur antonyme. Le rendu final a beau être une contrefaçon, il n'en reste pas moins parfois très joli ! Et très bizarre !
Bonne lecture et, comme toujours, bonne écriture !
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Et la mer et l'amour ont la mer pour berceau
Et la mer est amère, et l'amour est amer
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage
Pierre de Marbeuf
Notre versionEt la terre et la haine ont la terre pour tombeau
Et la terre est douce, et la haine est douce
L'on surgit de la haine contrairement à la terre
Car la terre et la haine ne connaissent le calme
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Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon cœur
D'une langueur
Monotone…
Paul Verlaine
Notre version
Les rires fugaces
Des trompettes
De mars
Guérissent ma raison
D'une volubilité
Unique...
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Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues
Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond ;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m'enivre ardemment des senteurs confondues
De l'huile de coco, du musc et du goudron.
Charles Baudelaire
Notre versionPeaux ocres, tableau de lumières recroquevillées
Vous m'ôtez le carmin de la terre, minuscule et rectiligne;
Sur le centre cannelé de vos étendues planes
Je me débarrasse froidement des carnations distinctes
De feu de bois, de fourrures et de neige.
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Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule.
Guillaume Apollinaire
Notre version
Et que j'abhorre ô seconde que j'abhorre tes silences
Les roches s'envolant lorsqu'on les laisse mûrir
Le sol et le désert rient aux éclats
Aucun de leurs sourires en été pierre par pierre
Les pierres
Qu'on survole
Un rail
Immobile
La mort
Stagne.
Toutes les adaptations sont signées K. pour vous servir !
D.B n'est pas trop poésie, mais il faut dire qu'on se complète tous les deux !
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