• Pour les amoureux du courant Oulipo, voici pour vous un petit jeu de profanation littéraire ! Pas de panique, rien de bien méchant… Prenez un texte de votre choix, que vous aimez ou non - nous vous conseillons particulièrement les poèmes qui donnent des résultats très intéressants ! - et remplacez les mots principaux qui composent la phrase par leur antonyme. Le rendu final a beau être une contrefaçon, il n'en reste pas moins parfois très joli ! Et très bizarre ! 

    Bonne lecture et, comme toujours, bonne écriture !

    Et la mer et l'amour ont la mer pour berceau

    Et la mer est amère, et l'amour est amer

    L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer

    Car la mer et l'amour ne sont point sans orage

    Pierre de Marbeuf

    Notre version

    Et la terre et la haine ont la terre pour tombeau

    Et la terre est douce, et la haine est douce

    L'on surgit de la haine contrairement à la terre

    Car la terre et la haine ne connaissent le calme

     *

    Les sanglots longs

    Des violons

    De l'automne

    Blessent mon cœur

    D'une langueur

    Monotone…

    Paul Verlaine

     Notre version

    Les rires fugaces

    Des trompettes

    De mars

    Guérissent ma raison

    D'une volubilité

    Unique...

     *

    Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues

    Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond ;

    Sur les bords duvetés de vos mèches tordues

    Je m'enivre ardemment des senteurs confondues

    De l'huile de coco, du musc et du goudron.

    Charles Baudelaire

    Notre version

    Peaux ocres, tableau de lumières recroquevillées

    Vous m'ôtez le carmin de la terre, minuscule et rectiligne;

    Sur le centre cannelé de vos étendues planes

    Je me débarrasse froidement des carnations distinctes

    De feu de bois, de fourrures et de neige.

    *

    Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs

    Les fruits tombant sans qu’on les cueille

    Le vent et la forêt qui pleurent

    Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille

    Les feuilles

    Qu’on foule

    Un train

    Qui roule

    La vie

    S’écoule.

    Guillaume Apollinaire

    Notre version  

    Et que j'abhorre ô seconde que j'abhorre tes silences

    Les roches s'envolant lorsqu'on les laisse mûrir

    Le sol et le désert rient aux éclats

    Aucun de leurs sourires en été pierre par pierre

    Les pierres

    Qu'on survole

    Un rail

    Immobile

    La mort

    Stagne.

     

    Toutes les adaptations sont signées K. pour vous servir ! 
    D.B n'est pas trop poésie, mais il faut dire qu'on se complète tous les deux !

     


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